Les prénoms épicènes, d’Amélie Nothomb, paru aux éditions Albin Michel, 155pages
C’est le dernier roman (à ce jour) de cette auteure dont j’apprécie fortement la lecture.
La personne qui aime est toujours la plus forte
Cette citation (qu’on peut voir sur la quatrième de couverture) résume parfaitement le récit qui va mettre plusieurs exemples pour illustrer cette phrase -qui pourrait s’apparenter à une maxime.
Résumé :
On commence la lecture sur une séparation : Reine abandonne son amant au profit de Jean-Louis avec qui elle va se marier deux jours plus tard. L’amant n’accepte pas du tout la rupture, trop amoureux pour le supporter.
On passe ensuite à d’autres personnages. Dominique, jeune femme de 25 ans célibataire, travaillant comme secrétaire dans une société d’import-export, est tranquillement attablée à la terrasse de son café préféré quand elle est apostrophée par l’homme assis à la table d’à côté. Ce dernier vient s’installer à sa table et propose du champagne. Dominique ne sachant pas quoi répondre, laisse faire. Ils discutent, ou plutôt, il parle et elle écoute. A la fin, il insiste pour avoir son numéro, et elle lui donne, plus pour se débarrasser de cet individu bizarre que par réelle envie de lui donner ses coordonnées. C’est ainsi que Claude commença à s’immiscer dans la vie de Dominique. Mais ce petit geste n’était que le début d’une histoire qui allait durer plusieurs années entre eux…
… Le début d’un plan de vengeance machiavélique imaginé par un amoureux éconduit
Mon avis :
épicène : mot qui fonctionne au masculin comme au féminin sans changer de forme
Le nom des deux personnages principaux sont épicènes : Claude et Dominique (un autre prénom sera également épicène, celui d’Epicène)
L’histoire est de suite prenante, je me suis directement laissé entraîner dans la vie de ce couple. Leur relation ne m’a pas forcément plu tout le long, des fois je me disais « mais bon sang, elle va ouvrir les yeux!!! » mais justement je voulais continuer la lecture pour savoir si elle allait enfin comprendre ce qui se passe autour d’elle (je laisse le pronom elle comme ça vous pouvez imaginer ce que vous voulez, même si ce n’est guère difficile de comprendre). Claude est le genre de mari que j’exècre au plus haut point ; et quand il est devenu papa, alors là c’était le pompon! Pire père, je ne pense pas que cela existe. La petite fille aura du mérite d’avoir grandi avec un père comme lui, mais cela lui aura donné de la force pour traverser certaines épreuves. Elle est un personnage comme je les aime : enfance pas facile mais qui trouve toujours le bon côté des choses et qui ne se laisse pas abattre par toutes les mauvaises choses qui lui arrivent. (Et j’avoue qu’un passage qui aurait dû être plutôt triste -passage qui se déroule à l’hôpital- m’a fait énormément rire, juste par la façon dont le personnage a agi). J’ai aimé cette gamine, mais c’est aussi parce qu’on la voit grandir, de tout bébé au collège-lycée, on voit son évolution, on comprend sa façon de penser, sa façon de se défendre et de se protéger.
Remarques :
J’ai discuté de ce roman avec une amie qui l’a lu et qui m’avait donné un avis négatif. Après lecture, je lui dis que moi j’ai adoré et lui demande pourquoi elle non, elle a répondu « j’avais juste l’impression d’avoir entre les mains une mauvaise réécriture rapide de Frappe-toi le cœur » (le roman précédent de l’auteure). Il est vrai que les deux histoires sont sur le même thème mais je n’ai pas ressenti cette impression de relecture. Au contraire, j’ai trouvé cela intéressant d’avoir un autre roman sur le même thème mais avec un traitement différent
Si vous avez lus les deux, qu’en pensez-vous ?